LA LISTE DE MES ENVIES
C’est Lundi c’est reparti pour une semaine de guedin!
J’ai eu l’occasion entre deux réunions de chantiers pour ma maison, la rentrée des classes, de lire un peu!
Si si même moi j’en suis pas revenue! Alors je sais pas si c’est parce que plus t’es à fond plus t’as envie de faire des trucs ou si c’est aussi le livre que j’ai lu qui m’a plu! Les deux mon capitaine!
Je me suis lancée dans la lecture de La Liste de mes Envies comme ça sur un coup de tête car un copain m’en avait parlé alors j’ai même pas regardé la préface que j’étais déjà rentré dans le roman!
C’est quoi l’histoire ?
Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras.
Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin.
Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières.
Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie.
Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée.
Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.
C’est qui l’auteur ?
Né en 1960 à Valenciennes, Grégoire Delacourt publie son premier article pour ‘Le Monde’ en 1978.
Il s’engage ensuite dans une carrière de publicitaire et crée même sa propre agence. On lui doit ces fameux slogans :
– Vous n’aviez jamais mangé de camembert ( Cœur de Lion)
– Nous vous devons plus que la lumière ( EDF)
– Un Lutti d’offert, c’est un Lutti de perdu ( Lutti). En 2011
Il publie ‘L’ écrivain de la famille’, son premier roman, qui reçoit le prix Marcel Pagnol. En 2012 sort son deuxième roman ‘La liste de mes envies’, qui rencontre un succès commercial considérable.
Ce que j’en pense ?
Ce roman se lit très vite! J’ai bien aimé Jo avec sa personnalité douce, attachante et réfléchie! Puis bon Jo elle a quand même un blog quoi! Oui elle est blogueuse (dixdoigtsdor) car Jo elle tient une mercerie du coup elle partage ses talents sur le net!
J’ai bien aimé le ton du livre pas prise de tête : simple, efficace et plein d’humour! Les sous entendus sont toujours justes!
Alors oui le sujet est un peu facile : l’Argent fait il le bonheur ? Vaste question que ceux qui sont riches peuvent répondre nan ?
Jo, elle gagne à l’euro million (c’est plus tendance que le loto je trouve!) bon ben pourquoi pas moi je dis!! Alors que va t-elle faire de tout cet argent hein ? ben tu le liras tu verras! Du coup ben Jo elle fait des listes pour ses achats futurs ou pas…
Puis Jo elle habite à Arras oui ben c’est pas trop glam’s (enfin en tout cas l’auteur nous le vend comme ça!) alors ça se moque un peu des habitants (ces deux amies coiffeuses!)…Jo elle a des rêves plein la tête, une femme quoi!
Mais ce livre traite aussi de l’Amour (dure t-il toujours ?), de la perte d’un enfant (le deuil), des problème de confiance en soi, de la vie en générale quoi!
Mais comment Grégoire Delacourt a t-il été capable de se glisser dans le corps et dans la tête d’une femme pendant tout un roman?!
J’ai pas entendu de bonnes critiques autour de moi concernant ce bouquin!
Mais j’ai aimé sa fraîcheur et sa légèreté, peut être aussi parce que dans ma rentrée ça m’a fait du bien de lire un truc agréable!!
Extrait du livre
On se ment toujours.
Je sais bien, par exemple, que je ne suis pas jolie. Je n’ai pas des yeux bleus dans lesquels les hommes se contemplent ; dans lesquels ils ont envie de se noyer pour qu’on plonge les sauver. Je n’ai pas la taille mannequin ; je suis du genre pulpeuse, enrobée même. Du genre qui occupe une place et demie. J’ai un corps dont les bras d’un homme de taille moyenne ne peuvent pas tout à fait faire le tour. Je n’ai pas la grâce de celles à qui l’on murmure de longues phrases, avec des soupirs en guise de ponctuation ; non. J’appelle plutôt la phrase courte. La formule brutale. L’os du désir, sans la couenne ; sans le gras confortable.
Je sais tout ça.
Et pourtant, lorsque Jo n’est pas encore rentré, il m’arrive de monter dans notre chambre et de me planter devant le miroir de notre armoire-penderie – il faut que je lui rappelle de la fixer au mur avant qu’n de ces jours, elle ne m’écrabouille pendant ma contemplation.
Je ferme alors les yeux et je me déshabille doucement, comme personne ne m’a jamais déshabillée. J’ai chaque fois un peu froid ; je frissonne. Quand je suis tout à fait nue, j’attends un peu avant d’ouvrir les yeux. Je savoure. Je vagabonde. Je rêve. Je revois les corps émouvants alanguis dans les livres de peinture qui trainaient chez nous ; plus tard, les corps plus crus des magazines.
Puis je relève doucement mes paupières, comme au ralenti.
Je regarde mon corps, mes yeux noirs, mes seins petits, ma bouée de chair, ma forêt de poils sombres et je me trouve belle et je vous jure qu’à cet instant, je suis belle, très belle même.
Cette beauté me rend profondément heureuse. Terriblement forte.
Elle me fait oublier les choses vilaines. La mercerie un peu ennuyeuse. Les parlottes et le loto de Danièle et Françoise – les jumelles qui tiennent le salon Coiff’ Esthétique voisin de la mercerie. Elle me fait oublier les choses immobiles, cette beauté. Comme cette ville épouvantable, sans aéroport ; cette ville grise d’où l’ont peut ne s’enfuir et où personne n’arrive jamais, aucun voleur de cœur, aucun chevalier blanc sur un cheval blanc.
Arras. 42 000 habitants, 4 hypermarchés, 11 supermarchés, 4 fast-foods, quelques rues médiévales, une plaque rue du Miroir-de-Venise qui indique aux passants et aux oublieux qu’ici est né Eugène-François Vidocq le 24 juillet 1775. Et puis ma mercerie.
Nue, si belle devant le miroir, il me semble qu’il suffirait juste de battre des bras pour que je m’envole, légère, gracieuse. Que mon corps rejoigne ceux des livres d’art qui traînaient dans la maison de mon enfance. Il serait alors aussi beau qu’eux ; définitivement.
Mais je n’ose jamais.
Le bruit de Jo, en bas, me surprend toujours. Un accroc dans la soie de mon rêve. Je me rhabille à la va-vite. L’ombre couvre la clarté de ma peau. Je sais la beauté rare sous mes habits. Mais Jo ne la voit jamais.
Une fois, il m’a dit que j’étais belle. Il y a plus de vingt ans et j’avais un peu plus de vingt ans. J’étais joliment vêtue, une robe bleue, une ceinture dorée, un faux air de Dior ; il voulait coucher avec moi. Son compliment eut raison de mes jolis vêtements.
Vous voyez, on se ment toujours.
Parce que l’amour ne résisterait pas à la vérité.
Bonne Lecture!